A aujourd’hui 76 ans, Tadao Ando est une des plus grandes stars de l’architecture mondiale. Le japonais au parcours atypique a gagné toutes les récompenses et toutes les distinctions. Son travail et son style sont facilement reconnaissables. A son compteur s’affiche plus de deux cents constructions. Toutes ont en commun leur simplicité, l’attention particulière portée à la lumière et la volonté de l’architecte de mettre sur pied des bâtiments en harmonie avec la nature.
UN ARCHITECTE AUTODIDACTE
Aussi incroyable que cela puisse paraître, Tadao Ando est un architecte autodidacte. Une particularité qui fait de la star de l’architecture japonaise une véritable exception dans le milieu. Sa formation, Tadao Ando se l’ai faite seul. Il a étudié les différents matériaux de construction auprès des artisans d’Osaka avec qui il a passé beaucoup de temps. Il a appris les grands principes de l’architecture et les grandes théories dans des livres qu’il a collectés à droite et à gauche.
UN RENDEZ-VOUS MANQUÉ AVEC LE CORBUSIER
En étudiant l’architecture seul au travers de ses livres, Tadao Ando découvre le travail de Le Corbusier. Pour le jeune homme, il s’agit d’une révélation. Très admiratif de l’œuvre de l’architecte suisse, il décide de partir pour le vieux continent afin de rencontrer celui qui l’inspire tant. Pour financer son voyage, Tadao Ando décide d’économiser l’argent qu’il gagne grâce à sa carrière de boxeur. En 1965, il quitte le Japon pour l’Europe bien décidé à rencontrer Le Corbusier.
Il rejoint alors la Chine et monte à bord du transsibérien pour gagner l’Europe Occidentale. Il arrive finalement à Paris en août 1965, hélas à son arrivée il apprend que le maître de l’architecture du XXème siècle est mort trois jours auparavant. Toutefois, son voyage est mis à profit car Tadao Ando décide de visiter Paris puis Marseille. Ce voyage lui permet de découvrir l’architecture française et de trouver de nouvelles sources d’inspiration.
DE NOMBREUX VOYAGES FORMATEURS
La France ne sera qu’un des nombreux lieux visités par le jeune japonais. Tadao Ando a visité le monde et s’est inspiré de tout ce qu’il a vu. Il est allé en Inde, aux Etats-Unis, mais aussi en Afrique. Ces nombreux voyages, ses innombrables lectures sur l’architecture et sa connaissance concrète des matériaux ont permis à Tadao Ando de devenir un architecte accompli.
A 28 ans, il ouvre son agence. Dans un premier temps, il travaille exclusivement sur la construction de maisons et de logements. Il faut attendre les années 1980 pour voir l’architecte se tourner vers des projets encore plus ambitieux : immeubles d’habitation, centres commerciaux, etc…
LE TRAVAIL DU BÉTON ET DE LA LUMIÈRE
La simplicité et la pureté des lignes sont les principes de base qui définissent le travail de Tadao Ando. Celui-ci utilise des formes géométriques simples : carré, rectangle, rond, etc… Pour donner à ses constructions une sensation de grandeur et du volume dans chaque pièce, l’architecte travaille sur deux éléments essentiels, le béton et la lumière. Ce matériau est parfait pour recevoir la lumière et ainsi pour donner une sensation de grandeur à la pièce. Le béton utilisé par Tadao Ando est particulier. Il ressemble au torchis qui était utilisé pour la construction des maisons japonaises traditionnelles. Ce béton donne une sensation de froideur à l’espace, mais une fois que la lumière entre, les pièces semblent se réchauffer.
La spiritualité et la communion avec les éléments font partie de la philosophie japonaise. Tadao Ando a choisi d’insérer ces principes de la culture nippone à son travail. Ses constructions communiquent avec les éléments que sont l’eau, le ciel et le vent. Tadao Ando a voulu que son œuvre soit authentique et corresponde parfaitement à la culture japonaise. La tradition est un élément important et l’architecte souhaite faire redécouvrir à ses concitoyens leur culture architecturale. Après la seconde guerre mondiale, le Japon est passé par une période de reconstruction qui lui a fait perdre son identité et c’est exactement ce que Tadao Ando veut faire redécouvrir.
